Billet de rentrée : Taishan et l'Asie

2018 à Pyeongchang, 2021 à Tokyo, puis 2022 à Pékin : en quatre ans, l’Asie a accueilli trois fois les Jeux Olympiques (JO). C’est inédit pour ce continent, qui n’avait jusqu’ici hébergé que cinq Jeux en 120 ans, depuis leur création en 1896. Alors que la cérémonie d’ouverture des JO de Londres a rassemblé plus d’un milliard de téléspectateurs, le sport est une formidable vitrine pour le pays hôte, mais aussi le reflet du nouvel échiquier géopolitique mondial.

L’attribution de trois Jeux consécutifs en Asie n’est pas anodine. Alors que le monde entier « pivote » vers l’Asie, pour paraphraser la stratégie américaine initiée en 2014 par Barack Obama, l’Asie en retour s’ouvre au monde pour mettre à profit sa puissance industrielle, commerciale et financière. Selon une étude de l’Asian Development Bank, le PIB de l’Asie a dépassé depuis 2020 celui du reste du monde combiné, et sera équivalent à 60% de la croissance mondiale d’ici 2030. Le continent est par ailleurs le plus peuplé au monde (4,6 milliards d’habitants, soit 60% de la population mondiale). Prophétisé dans les années 1980, le XXIe siècle sera effectivement asiatique.

Il ne faut pourtant pas minorer les nombreuses disparités au sein même du continent lorsque l’on compare les stades de développement différenciés, les inégalités internes ou les rivalités géopolitiques. Ainsi, si l’on retient et étudie souvent le développement économique fulgurant du Japon, de la Chine et des quatre dragons (Taiwan, Hong Kong, Corée du Sud, Singapour), d’autres Etats continuent à se développer, comme en Asie du Sud-Est, quand d’autres sont plus fragiles. C’est le cas du Pakistan, où la situation politique précaire perturbe le développement économique, et en Asie centrale, dont les économies peinent à se diversifier. Les tensions géopolitiques sont également nombreuses au sein d’un continent où l’histoire est omniprésente. Alors que La Chine cherche à se venger du « siècle de l’humiliation », les relations entre le Japon et les autres pays d’Asie restent tendues. L’Inde poursuit son développement régional et global, malgré les tensions récemment ravivées avec la Chine, pendant que la Russie tente – désespérément ? – de garder une influence sur ce qu’elle considère être son pré-carré en Asie centrale.

C’est à cet examen, complexe et pluriel, que l’association Taishan s’adonnera lors de cette année 2021-2022. Conférences en présence de spécialistes de l’Asie, articles rédigés par nos membres et podcasts avec des intervenant.e.s à l’étranger seront réalisés grâce aux différents pôles régionaux de l’association (Monde chinois – Asie du Nord-Est – Asie du Sud-Est – Russie-Asie centrale – Monde indien).

La semaine des associations se tiendra du lundi 13 au jeudi 16 septembre dans la cafet' de Sciences Po, n’hésitez pas à venir nous voir pour en découvrir plus sur Taishan !